Dispositif est un travail issu du processus engagé dans la série des Fabriques Sonores, première étape d’un travail de cartographie sonore du paysage urbain engagée en 2014 par Kodh. Chacune comprend un visuel du lieu de la captation sonore et les deux pistes sonores conséquentes. L’une est la captation originale du lieu –dry, reality- et l’autre, sa version transposée, interprétée, fictive et fictionnelle-wet, realness. Un dispositif interactif permet à celui qui l’expérimente de passer de la lecture d’une piste à l’autre, d’aller du bruit de la réalité à son interprétation. 2015 Type Installation sonore, numérique, interactive Matériaux Captation sonore transposée, modulateur, boitier plexiglas avec gravure Dimensions 70cm x 55cm x 8cm DISPOSITIF
Kodh sélectionne un environnement pour ses qualités sonores et leurs pouvoirs d’évocation. Il a ici enregistré l’atmosphère de la station Châtelet – Les Halles pendant quelques minutes, s’imprégnant lui- même du scénario sonore qui s’y déroule. Il n’en a gardé qu’une image, celle d’une usagère dans les interminables escalators de ce lieu de passage continu, devenant un support visuel du souvenir de cette expérience sonore.
À l’aide d’automates qui traduisent le signal sonore en mélodies, en harmonies ou rythmes, Kodh a transposé, par analogie de fréquence identique équivalente, le bruit en « bruit musical », pour reprendre la terminologie de L. Russolo, introduisant une relecture esthétique par quelques choix- instrumentarium, niveaux sonores, travail d’épuration – mais toujours soucieux d’un interventionnisme volontairement limité.
L’extrait de réalité devient création sonore, Les Halles deviennent mélodie. Apparentée au réel, la pièce musicale combine l’accidentel saisi de manière impromptue – antithèse du travail de composition – et la transcription personnelle d’un moment dont on devine la trace sonore. Kodh attend du visiteur une implication dans ses pièces et dans le réinvestissement de ce quotidien revisité : en ce sens, il offre au regardeur-auditeur d’expérimenter lui-même l’écoute d’un lieu connu, voire vécu, souvent lieux de passage et de flux (piste sonore à gauche), et de vivre le glissement d’une réalité à son interprétation (piste sonore droite).